Comment est perçue la magie profane en dankhélie

Vision de la magie profane en Dankhélie

La magie profane et la noblesse ne font pas bon ménage, car les peuples ne suivront que rarement un être qui leur rappellera ce passé brisé par les noirs Sorgaliens. Il est plus évident pour un paysan de s’identifierà un combattant en armes et armure qu’à un magicien en toge maniant d’obscurs pouvoirs.
Les contes parlent de preux chevaliers, de courageux soldats affrontant de sombres sorciers, rarement l’inverse. Aussi les nobles évitent-ils d’entreprendre des études de magie profane. Évidemment, dans un monde tel que le Monde brisé, il est de bon ton d’avoir à ses côtés un pratiquant des arts profanes, ne serait-ce que pour combattre et/ou comprendre les effets mystiques utilisés par ses ennemis. Ces conseillers sont d’ailleurs souvent en conflits avec les représentants du culte gravitant autour du noble, les pratiquants de la magie divine n’appréciant que peu les lanceurs de sort profanes. […]

Les nains haïssent cette magie, d’autant plus que Torunne, leur divinité créatrice, leur a fait promettre de ne pas y toucher. Les elfes l’ont, au contraire, élevée au rang d’art, comme la musique ou la peinture, et il n’est pas rare de rencontrer un mage parmi eux. Les djinns préféreront la magie naturelle tandis que les orkanans ne feront pas confiance aux magiciens et autres ensorceleurs, ne faisant que peu de distinction entre eux et les Barons- Liches qu’ils combattent, plus au nord. Les humains, ainsi que les races vivant parmi eux, craignent la magie mais envient son pouvoir et sa puissance, créant une attirance secrète pour les arts occultes ; de nombreuses villes possèdent d’ailleurs des mages officiels. Ce n’est pas le cas des bourgs dans les contrées reculées, ni en fait d’une bonne partie des villages du Monde brisé. Les gens simples du peuple préfèrent de loin qu’un prêtre les protège, plutôt qu’un mage, et ce, même si le dévot en question ne sert pas leur dieu tutélaire. De fait, nul ne sait si le magicien n’a pas cédé à la tentation du pouvoir, nul ne sait ce qu’il prépare, la tête plongée dans ses grimoires sombres et malsains… Dans ces hameaux éloignés, il vaut d’ailleurs mieux pour un magicien de ne pas révéler ce qu’il est. Nombre histoires parlent de pratiquants des arts profanes brûlés par la vindicte populaire, car ils avaient eu le mauvais goût de se trouver dans les parages alors qu’une chèvre à trois pattes était née, que la femme du chef du village avait fait fausse couche, ou encore que la récolte était mauvaise. […]

Comme les mortels, les dieux sont partagés au sujet de la magie profane. Octia et Cendre sont favorables à son utilisation, ainsi qu’Arcania bien entendu, par ses rêves du fond de son sarcophage de cristal. Tout comme les serviteurs de Rhapsodie, artistes, ménestrels, poètes et bien entendu les énigmatiques bardes, conteurs de légendes et maîtres des arts magiques musicaux. Et par conséquent, bon nombre de leurs fidèles acceptent cette magie, voire en sont doués, menant quelquefois à la création de magiciens divins, ou de prêtres profanes. Ce qui ne manque pas de déplaire aux cultes conservateurs que sont ceux de Draco et de Torrune, par exemple. Ou bien de Tyran, qui partage au moins une chose en commun avec le Dieu Forgeron-Destructeur, la haine de la magie profane, que tous deux jugent dangereuse, corruptrice et digne des pires lâches, ne révérant que la force et la foi. Les autres divinités prônent, quant à elles, une utilisation modérée, voire sous surveillance, de cette puissance qui ne dépend pas de leur volonté – et pire ! –, qui se passe de leur autorisation !

Thomas William Nilerm, Maître-Mage humain de la Cité de Grimoire, « Réflexions étendues [...] sur la magie [...] »